24/06/2025

Taiwan Today

Taiwan aujourd'hui

Le temps de la famille

01/01/2000

Jadis, les Chinois considéraient l'hiver comme le temps du repos après le dur labeur des moissons d'automne. On profitait de cette période d'inactivité pour vider la maison du bric-à-brac et des détritus accumulés pendant la «vieille» année et faire ainsi place à la nouvelle. Depuis des milliers d'années, les Chinois, comme d'autres peuples asiatiques, célèbrent le commencement de la nouvelle année lunaire avec force coutumes et traditions réservées à cette occasion particulière. Encore aujourd'hui, le nouvel an chinois, dont le côté familial en fait une sorte de Noël oriental, reste la plus importante des fêtes pour les Chinois, qu'ils habitent d'un côté ou de l'autre du détroit de Taïwan et pour l'ensemble de la diaspora chinoise. La seule véritable différence dans la façon dont les traditions sont observées entre le monde chinois et les pays comme la Corée du Sud, la Malaisie, Singapour et le Viêt-nam, tient à la durée des congés, qui sont plutôt plus courts dans ces pays-là.

L'atmosphère du nouvel an est très particulière. Comme cela est souvent le cas pour les fêtes populaires, le nouvel an chinois est avant tout la fête des enfants. «J'adore le nouvel an, s'exclame Kitty Yang, sept ans, parce qu'à ce moment-là je peux voir plein d'autres enfants et jouer avec eux.» Comme chaque année, la fillette passera les fêtes dans la ville natale de son père, dans le hsien (district) de Changhua, bien que la famille réside en temps normal à Taïpei. L'idée de se retrouver en famille est au coeur des festivités.

A Taïwan, on célèbre aussi avec enthousiasme la fête des Bateaux-Dragons (le cinquième jour du cinquième mois lunaire) et la fête de la Mi-Automne (le quinzième jour du huitième mois lunaire), qui tombent en général en juin et en septembre respectivement. Mais chun chieh , la « fête du printemps », a toujours été le principal événement du calendrier, sans doute parce que c'est l'occasion de grandes retrouvailles familiales. L'on ne se voit peut-être pas très souvent pendant le reste de l'année, mais pour nouvel an, chacun s'arrête de travailler pour retrouver parents et amis. « J'ai hâte de revoir mes cousins» , dit Gillian Shen, qui travaille à Taïpei, et qui pour rien au monde ne manquerait le pèlerinage annuel dans sa ville natale, dans le hsien de Taïnan. «Je ne les vois pratiquement jamais le reste du temps, mais chaque année, sans faute, nous nous retrouvons tous dans la maison de mon grand-père pour nouvel an.»

A Taïwan, les congés officiels du nouvel an chinois durent au moins quatre jours et démarrent le jour précédent, appelé chu hsi qui tombe cette année le 4 février. La durée des congés importe peu aux écoliers et aux étudiants, puisque le nouvel an tombe immanquablement pendant leur mois de vacances d'hiver, mais c'est justement aussi pour cela que l'approche du jourJ émoustille la petite Kitty : elle signale l'arrivée imminente des congés scolaires.

Bien avant que banques et bureaux ne baissent leur rideau de fer, un air de fête flotte sur le pays. Les marchands ambulants cherchent les meilleurs coins pour exposer leurs « sentences de printemps », de longues banderolles de papier rouge ornées de couplets de bon augure calligraphiés au pinceau. Dans certaines rues, comme la Tihua Street, à Taïpei, règne une animation inhabituelle, tandis que les mères de famille se bousculent pour faire leurs emplettes de friandises. Les centres commerciaux résonnent de chants de nouvel an et de mélodies d'autrefois, des refrains familiers qui baignent même les rues alentour, réchauffant l'air frisquet et humide de quelques notes joyeuses. Et bien sûr il y a les soldes qui attirent les chalands aux poches gonflées par la traditionnelle prime de fin d'année. Par bien des côtés, on dirait Noël, mais sans le houx et les sapins, sans la neige et les clochettes de traîneau.

Plusieurs jours avant le « Commencement du printemps », tout le monde se lance dans le rituel nettoyage de fin d'année. Puis ceux qui vivent loin de leur famille s'embarquent pour le périple du retour vers la maison familiale. Pour éviter les embouteillages, beaucoup prennent maintenant la route l'avant-veille, appelée hsiao nian yeh, c'est-à-dire « petite veille du nouvel an ». Dans les grandes métropoles comme Taïpei, la circulation s'améliore de façon spectaculaire durant les jours fériés : les villes se vident de leurs habitants, qui pour beaucoup retournent en voiture dans leur village natal. Les trains, les autocars et les avions sont bondés. Les billets s'arrachent dès le premier jour de leur mise en vente, et les voyageurs n'hésitent pas à camper avec leur duvet au pied des guichets dans les gares et les aéroports, pour être sûrs d'obtenir une réservation. Tout plutôt que de rester par exemple coincé douze heures d'affilée dans un embouteillage monstre pour rejoindre Kaohsiung depuis Taïpei, un voyage de 350 km à peine

Aussi pénible la journée soit-elle, tous ces désagréments sont considérés comme négligeables une fois la famille rassemblée autour de la table, prête à déguster le dîner le plus spécial de l'année : le festin du réveillon.

Avant l'avènement des radiateurs électriques, la tradition voulait qu'un poêle à charbon rougeoie sous la table, afin de réchauffer les convives. Quoi qu'il en soit, sur la table, un copieux banquet est dressé. Il comprend toujours force victuailles et quantité de mets, dont, à coup sûr, une fondue chinoise : une sorte de bouillon mijotant sur un réchaud, et dans lequel chacun fait cuire les ingrédients de son choix (légumes, viande, fruits de mer, etc.).

Pour les Chinois, la nourriture tient une place considérable dans les rites et les grands événements de la vie. C'est particulièrement vrai pour le nouvel an. « Les Chinois ont tendance à manifester leur hospitalité et leur chaleur à travers la bonne chère, plutôt que par des paroles affectueuses » , dit Shyu Woei-shyong, un psychiatre de l'Hôpital Cheng Hsin de Taïpei.

Si pour les adultes de la famille le réveillon est l'occasion d'une conversation agréable, pour les enfants, il a une signification supplémentaire. « Lorsque j'étais petite, ce que je préférais dans le nouvel an c'étaient les cadeaux : les bonbons et les "hongbao" [littéralement «enveloppes rouges», dans lesquelles on glisse les étrennes en billets de banque tout neufs] que nous donnaient les parents, les grands-parents et les autres membres de la famille », dit Josephine Hsueh, journaliste, qui travaille dans la région de San Francisco. « Le nouvel an était toujours un grand moment de bonheur. » Toutes les bonnes choses ont une fin, et les enfants deviennent un jour des adultes. Bien souvent, dès qu'ils ont un emploi à plein temps, ils offrent à leur tour des hongbao à leurs parents, un témoignage de piété filiale. Cela dit, aux yeux de certains parents, les enfants ne sont jamais tout à fait des adultes, et continuent de recevoir des enveloppes rouges jusqu'à ce qu'ils se marient.

Les points communs entre fêtes de fin d'année occidentales et chinoises ne s'arrêtent pas au copieux dîner en lui-même : en sortant de table, tout le monde se retrouve devant la télévision à grignoter des fruits secs, à moins que ne démarrre une partie de mah-jong enjouée, un élément aussi essentiel au nouvel an chinois que peuvent l'être les charades à un Noël britannique. Puis vient minuit, l'heure des réjouissances. Dans les rues, l'excitation est à son comble, tandis que les pétards et les feux d'artifice fusent de toutes parts. Pour les plus calmes, c'est le moment d'appeler tous les numéros de leur carnet de téléphone pour échanger des vux et s'enquérir des événements de l'année écoulée. «Bonne année!» «Bonne chance, bonne fortune!» Soudain, l'air est rempli de vux qui se répondent en écho Pas de doute, la nouvelle année a réellement commencé!

Le nouvel an chinois ne connaît pas de frontières. Partout où existe une communauté chinoise de taille suffisante, il sera célébré dans la bonne humeur. «Quand j'étais étudiante à l'université du Missouri, le nouvel an chinois tombait toujours au milieu du semestre, au moment où la pression était la plus intense , se souvient Josephine Hsueh, qui au départ s'était rendue aux Etats-Unis pour des études supérieures, il y a huit ans environ. Mais mes amis et moi, nous nous sommes toujours débrouillés pour nous réunir autour d'une fondue chinoise ou d'un repas de raviolis pour célébrer l'événement. C'est toujours au moment du nouvel an que j'avais le plus de vague à l'âme. »

Maintenant qu'elle réside à San Francisco, Josephine Hsueh n'a pas à s'inquiéter de savoir si elle trouvera les ingrédients de son réveillon traditionnel. « Au moment du nouvel an, dans les grandes villes américaines, les quartiers chinois sont toujours bondés de Chinois d'outre-mer qui font leurs emplettes, dit-elle. On y trouve absolument tout. »


Le temps de la famille

Rick Wang est informaticien à Los Angeles. Lui aussi ne peut s'empêcher de penser aux siens et à son pays, à cette époque de l'année. « Nous sommes obligés de travailler même la veille du nouvel an, dit l'ingénieur, qui vit aux Etats-Unis depuis sept ans. Moi, tout ce que je peux faire, c'est appeler mes parents à Taïwan. Mais ceux qui ont de la famille ou des amis ici choisissent en général un week-end proche du nouvel an pour dîner tous ensemble. »

La « fête du printemps » conserve une importance inégalée pour les Chinois, chez eux comme à l'étranger. Et pourtant, il est clair que l'atmosphère est moins festive qu'autrefois. Jusqu'à il y a peu, on voyait encore les jeunes allumer des pétards dans les rues de Taïpei, et la perspective d'une année toute neuve incitait les parents à habiller leurs enfants de neuf de pied en cap une source de grande excitation dans les familles. Aujourd'hui, les gens peuvent s'offrir de nouvelles sapes toute l'année et les enfants ont des jeux bien plus fascinants que les pétards. La fête a un peu perdu de son caractère, et du coup, les gens en attendent beaucoup moins.

Pour sa part, Chang Wen-ching, soixante-dix ans, voit bien peu de similitudes entre la façon dont les gens célèbrent nouvel an de nos jours et le souvenir qu'il garde des fêtes de son enfance, dans la province du Shandong, en Chine du Nord. A son avis, bien des choses ont changé et plutôt pour le pire. Se remémorant sa jeunesse, passée à la campagne dans une société essentiellement agricole, M. Chang pense que le caractère unique de la fête du nouvel an lunaire tenait en grande partie au contraste qu'elle offrait avec la pauvreté qui broyait la population le reste de l'année. « De nos jours à Taïwan, les gens mangent plus pendant le réveillon, mais à part ça, ils ne célèbrent pas vraiment l'événement » , dit-il avec tristesse.

D'ailleurs, les réjouissances ne sont plus aussi solidement ancrées dans le foyer familial qu'autrefois. Bien sûr, la plupart des Taïwanais préfèrent rester chez eux pour dîner, bavarder, jouer au mah-jong ou se coller devant les omniprésentes émissions de variétés télévisées. Mais il y en a aussi de plus en plus qui décident de se simplifier la vie en allant banqueter dans un grand hôtel. Les hôtels, qui sont parmi les rares établissements à ne pas fermer durant les congés de fin d'année, offrent une grande variété de cuisines chinoises et étrangères, et disposent du personnel nécessaire pour faire la cuisine et la vaisselle, ce qui ne gâche rien.

Il y a même des gens qui prennent carrément de mini-vacances au soleil à l'étranger. Les billets d'avions coûtent beaucoup plus cher en haute saison, mais les considérations matérielles cèdent le pas à la relative facilité à rassembler le nombre de jours de congé suffisant pour un voyage à l'étranger, en intégrant les jours fériés officiels.

En général, tout le monde préfère tout de même passer le jour de l'an en famille : c'est après tout une fête construite autour des valeurs familiales traditionnelles. Cependant ce pilier social lui aussi commence à s'effriter, dans une société taïwanaise qui découvre l'individualisme. Le mariage reste une institution importante, mais il n'est plus aussi sacré qu'autrefois. Si l'on en croit les statistiques réunies par le ministère de l'Intérieur, le taux de divorce est plus élevé à Taïwan que dans n'importe quel autre pays d'Asie. En 1998, plus de 43 000 divorces ont été prononcés, soit environ deux couples séparés pour mille habitants, et les chiffres continuent de gonfler.

En outre, les parents exercent beaucoup moins d'influence sur leurs enfants, qui choisissent de plus en plus de vivre seuls, sans les désagréments de la surveillance parentale. Les relations familiales en souffrent parfois. «Je déteste le nouvel an », fulmine Gillian Shen, qui reconnaît toutefois se réjouir de revoir ses cousins à cette occasion. On peut la comprendre : l'année dernière, à la même époque, elle s'est disputée avec ses parents parce qu'ils ont essayé de la caser avec quelqu'un qui ne lui plaisait pas

Comme peuvent en témoigner tous ceux qui ont eu à subir un Noël interminable en famille, l'intimité, quand elle est imposée, peut avoir les effets exactement inverses de ceux qu'on attendait. Lorsque les questions commencent à fuser de toutes parts, difficile de se cacher sous la table. «Tu sors avec quelqu'un?» «Et le mariage, c'est pour quand?» Pour les couples mariés, la question est invariablement «Quand est-ce que vous allez vous décider à faire un enfant?» Il y a ceux qui reconnaissent cette inquisition comme la démonstration de l'affection parentale, et il y a les autres, qui sont beaucoup moins tolérants. Yu Chun-po, vingt-cinq ans, qui vient de Chiayi dans le sud de Taïwan et vit seul à Taïpei, confesse n'avoir «aucune intention de descendre dans le Sud cette année. Ma famille me pose toujours les mêmes questions éculées. Je trouverai une excuse pour rester à Taïpei.» Le jeune homme a secrètement résolu de rester célibataire, ce qui rend les choses deux fois plus difficiles lorsque la conversation tourne autour de sa vie privée

Yu Chun-po est ravi de passer nouvel an en solitaire, ou peut-être avec quelques amis. Ce n'est pas le cas de tout le monde : les survivants du terrible séisme qui a dévasté la région centrale de l'île en septembre 1999 voient approcher les fêtes avec appréhension. « Plus ils voient les autres passer de bons moments en famille, plus la tristesse les étreint », dit le docteur Shyu Woei-shyong. Le psychiatre sait qu'il faut en général entre une et trois années pour remonter la pente à ceux qui sont frappés par le deuil, et que durant cette période, c'est lors des vacances et pour les occasions particulières comme les anniversaires de naissance et de mariage que le chagrin ressurgit le plus facilement. « Je m'attends à ce que davantage de victimes du tremblement de terre cherchent une aide [médicale] dans les jours qui suivront les fêtes», dit-il.

Malgré l'érosion des traditions sous l'effet des profondes mutations économiques et sociales de notre époque, la « fête du printemps » demeure une saison de festivités et de réjouissances. Elle a également une dimension spirituelle. A Taïpei par exemple, chaque année à la veille du nouvel an, des nuées de gens se pressent dans l'enceinte du temple Hsing Tien. Si l'endroit est déjà très populaire en temps normal, dit Chan Ming-chin, l'administrateur du temple, il est plein à craquer à cette occasion, en partie parce que les fidèles amènent leurs enfants avec eux.

Le nouvel an est une époque de grande animation dans les temples. C'est un défilé ininterrompu de fidèles qui, les mains jointes, élèvent des bâtons d'encens vers le ciel, et prient pour que l'année qui s'annonce soit faste. Dans certains grands temples les grandes portes en bois sont maintenues fermées, tandis que la foule excitée se rassemble au dehors, dans le brouhaha. Aux douze coups de minuit, les portes s'ouvrent, et les fidèles s'engouffrent à l'intérieur de l'enceinte pour tenter d'être les premiers à ficher leurs bâtonnets d'encens dans le brûle-encens. La chance, croit-on, accompagnera le gagnant de cette mini-course tout au long de l'année qui commence.


Le temps de la famille

Tout de suite après le nouvel an vient une autre date importante : le quinzième jour du premier mois lunaire. Ce jour est depuis fort longtemps celui de la fête des Lanternes dans la culture chinoise, mais à Taïwan il doit aussi sa célébrité à un festival bien particulier. Cette nuit-là, des milliers de personnes se rendent dans la bourgade de Yenshui, dans le hsien de Taïnan, pour assister à l'un des spectacles les plus étranges auxquels il soit donné d'assister en Asie: une bataille de feux d'artifice. La manifestation, qui est organisée par un temple de la commune, consiste pour les participants à s'armer d'un arsenal de fusées et de pétards en tous genres et à les pointer non pas vers le ciel mais horizontalement, sur les autres participants! Bien que casques, lunettes et vêtements protecteurs soient chaudement recommandés, on déplore chaque année de nombreux blessés, certains graves. L'événement continue néanmoins de déplacer les foules et il est même subventionné par les autorités locales. Difficile de trouver un meilleur exemple de ces manifestations renao (littéralement « chaleureuses et bruyantes ») dont les Chinois sont si friands!

D'où vient cette démonstration annuelle d'imprudence ou de courage, diront certains? Su Chung-shan, du département des Affaires civiles de la mairie de Yenshui, raconte qu'en 1827, à la suite d'une épidémie de peste, les villageois firent claquer des pétards pour chasser la maladie. Au fil du temps, les feux d'artifice et les pétards sont entrés dans la tradition, donnant un parfum très particulier aux fêtes taïwanaises du nouvel an.

Plus sage, la fête des Lanternes de Taïpei qui depuis 1990 se tient tous les ans le quinzième jour de l'année lunaire sur l'esplanade du mémorial Tchang Kaï-chek déplace des milliers de curieux. L'office du Tourisme du ministère des Transports et des Communications, le principal organisateur, explique que cette année l'envergure du festival a été revue à la baisse en signe de solidarité avec les victimes du dramatique tremblement de terre de septembre dernier. Il avait même été question de supprimer la manifestation, mais comme elle attire un nombre considérable de gens venus d'autres régions de l'île et de l'étranger, elle a finalement été maintenue. Toutefois, plus de 10 000 lanternes ornées de prières composées par le public à la mémoire des victimes du séisme seront exposées dans un espace réservé.

La pièce maîtresse de la fête est traditionnellement une immense lanterne représentant l'animal du zodiaque chinois sous lequel est placée la nouvelle année, érigée au centre de l'esplanade. Cette année il s'agira donc d'un dragon l'une des créatures censées porter chance dans l'imaginaire chinois. D'autres lanternes éclairées à l'électricité évoquant des thèmes classiques de la culture chinoise, décorent les rues adjacentes. L'office du Tourisme estime que durant les trois à cinq jours que dure la manifestation, plus d'un million de personnes viennent admirer les lanternes, la visite faisant parfois partie d'un programme organisé par une agence de voyages pour les touristes venus de l'étranger.

Peut-être le nouvel an chinois a-t-il perdu un peu de sa magie, dans la marche de Taïwan vers l'industrialisation. De nos jours, les enfants exhibent fièrement des lanternes à piles et à ampoules, plutôt que celles, à bougies, que leurs ailleuls portaient autrefois en procession. Les temps changent et avec eux la façon dont les gens célèbrent les saisons. Cela dit, il n'y a aucun danger que le nouvel an chinois sombre dans l'oubli : comme Noël ou Thanksgiving chez les Occidentaux, il est trop solidement ancré dans la mémoire collective pour jamais s'évanouir. Et à tout bien considérer, peut-être les traditions populaires rapprochent-elles plus les êtres humains de cultures et de croyances différentes qu'elles ne les divisent.

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